2020
Si l’art de JR se distingue par ses modes de diffusion novateurs – issu du street art, il emploie les murs des villes comme des cimaises en y collant de gigantesques tirages sur affiches – ses questionnements formels s’inscrivent dans l’histoire de l’art et plus particulièrement de la photographie, son médium privilégié. C’est la capacité de la photographie à enregistrer et dévoiler le réel qu’il met à l’épreuve, en allant faire le portrait des oubliés de nos sociétés, mais aussi en jouant sur l’illusion et le trompe-l’œil, comme lorsqu’il emballe la Pyramide du Louvre de Paris d’un grand collage en anamorphose. Ces polarités rejaillissent dans l’image qu’il a créée pour l’affiche du Montreux Jazz Festival 2020. Cette mise en abyme d’une affiche qu’un personnage troue pour faire apparaître le réel, son œil, fait écho au regard du photographe et à la curiosité du public. Elle fait mine ainsi de révéler avec humour l’envers du décor.
